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Sclérotiniose | Tomate

Sclerotinia sclerotiorum

Ce champignon s’attaque particulièrement aux parties sénescentes de la plante ou aux parties en contact avec le sol.

Symptômes et dégâts 

Sur le collet

  • Le collet présente une moisissure blanche très développée.
  • Ce mycélium entoure le bas de la tige en un manchon blanchâtre entrainant le flétrissement de celle-ci et une fragilisation du reste de la plante.
  • Formation de sclérotes, petites “boules” noires, sur le mycélium.
  • Des lésions humides peuvent être observées

Sur la tige

  • Développement de lésions blanchâtres à grisâtres le long des tiges, souvent à partir d’une cicatrice 
  • Des lésions humides peuvent atteindre plusieurs centimètres de longueur et encercler la tige. Les tiges affectées fendent et un mycélium blanc cotonneux et des sclérotes noirs apparaissent dans les vaisseaux à l’intérieur des tiges
  • Les tissus au-dessus des lésions meurent. Une pourriture molle et aqueuse peut débuter à la base de la tige à la surface du sol et progresser vers les feuilles ou les racines.

Sur les fruits

  • Les fruits peuvent également pourrir et se liquéfier.

Sur les feuilles

  • Les feuilles montrent une légère décoloration et flétrissent.

 

Biologie du Sclerotinia sclerotiorum en tomate

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : La sclerotiniose peut se développer sur de nombreuses et diverses plantes hôtes (tomate, salades, choux, poivron, l'aubergine, céleri, pois, carotte, etc.).
  • Cycle de vie : Le champignon peut se maintenir dans le sol de 8 à 10 ans grâce aux sclérotes qu'ils produisent sur les organes affectés ou au mycélium présent dans les débris végétaux abandonnés sur les parcelles. Entre 11 et 15°C, les sclérotes situés sur le sol produisent des apothèces qui libèrent des ascospores (structures de déssemination) qui sont transportées par le vent sur les tissus de la plante, tandis que le mycélium infecte directement les tissus. 
  • Facteurs favorables au développement de la Sclerotiniose de la tomate : La maladie est favorisée par les périodes humides et pluvieuses et par les températures légèrement en dessous de 20 °C. De plus, elle affectionne particulièrement les tissus ayant atteint un stade de développement avancé. On note un développement plus facile dans les sols légers et riches en humus.

Gestion intégrée de la sclérotiniose en culture de tomates

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée ou Integreted pest management (IPM) est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  • Rotation : Une rotation d’au moins 3 à 4 ans comprenant notamment des épinards ou des oignons semble nuire au développement de S. sclerotiorum.
  • Choix variétal
  • Gestion des déchetsEliminer les débris de culture et les racines des plantes cultivées, surtout les plants déjà touchés par la maladie car S. sclerotiorum forme des structures appelées sclérotes permettant sa survie dans le sol jusqu’à la saison suivante.
  • Choix des plants : Se procurer des plants de tomate dont l’origine et l’état sanitaire sont connus.
  • Hygiène: Nettoyer abondamment les outils à l’eau pour éliminer la terre résiduelle et les désinfecter afin d’éviter la propagation des champignons au reste de la culture.

B. Avant la plantation 

  • Un labour profond permet d’enfouir les sclérotes de S. sclerotiorum qui seront détruits par les microorganismes du sol.
  • Eviter l’excès de fumure azotée, favorable à son développement.
  • La solarisation de la parcelle grâce à un film de polyéthylène peut être envisagée pour détruire les sclérotes enfouis dans le sol. La vapeur est également un moyen de lutte efficace.

C. En cours de végétation 

  • Eviter au maximum la présence d’eau libre sur les plantes : aérer et chauffer les abris, irriguer durant la matinée ou en journée mais jamais le soir. Privilégier l’irrigation localisée. Veillez à bien drainer les parcelles de culture afin d’éviter les excès d’eau propices à la formation des apothécies induisant les contaminations aériennes par S. sclerotiorum.
  • Protéger les plants des autres maladies et ravageurs car S. sclerotiorum peuvent profiter des blessures pour se développer au sein des tissus végétaux.

E. Traitements éventuels

  • Une application préventive de purin d’orties, de prêles, de fougères ou de bardane peut donc s’avérer efficace. Non seulement pour lutter contre la maladie, mais également pour renforcer l’état physiologique des plants.
  • Il n’existe pas de fongicide agréé en Belgique pour les utilisateurs amateurs pour lutter contre la sclérotiniose en culture de tomates.

Pour aller plus loin | Sources

Ephytia. Sclerotinia sclerotiorum (Sclérotiniose). https://ephytia.inra.fr/fr/C/5105/Tomate-Sclerotiniose-Sclerotinia-sclerotiorum. Site web visité le 28.03.2025

IRIIS. Pourriture sclérotique (syn. sclérotiniose)-Tomate. https://www.iriisphytoprotection.qc.ca/Fiche/Champignon?imageId=8270. Site web visité le 28.03.2025

Le Sillon Belge. beau temps pour la sclerotiniose! https://www.sillonbelge.be/11792/article/2023-11-04/beau-temps-pour-la-sclerotiniose. Site web visité le 28.03.2025

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)